vendredi 17 septembre 2010

Vie de Bohème














Bohémiens en voyage
La tribu prophétique aux prunelles ardentes
Hier s'est mise en route, emportant ses petits
Sur son dos, ou livrant à leurs fiers appétits
Le trésor toujours prêt des mamelles pendantes.

Les hommes vont à pied sous leurs armes luisantes
Le long des chariots où les leurs sont blottis,
Promenant sur le ciel des yeux appesantis
Par le morne regret des chimères absentes.

Du fond de son réduit sablonneux le grillon,
Les regardant passer, redouble sa chanson ;
Cybèle, qui les aime, augmente ses verdures,

Fait couler le rocher et fleurir le désert
Devant ces voyageurs, pour lesquels est ouvert
L'empire familier des ténèbres futures.

Charles Baudelaire, 1852

11 commentaires:

Freddy a dit…

Bohemian Rhapsodie...

Brice a dit…

Vie de Bohème, vie de patachon, vie de nabab... Les romanos en ont de la chance !!

PS a dit…

C’est la vie de bohème, la vie sans façons,
La vie de garçon, La vie de pata-patachon,
C’est la vie que l’on aime quand on a 20 ans,
Mais que nous menons d’puis longtemps. Nous n’avons pas de galette mais qu'est-ce que ça fout. On fait des dettes partout, partout.
Mais on chante quand même la nuit et le jour,
Vive la bohème et l’amour...

Et qui chantait ça ??? J'vous le demande...

Olga Theuriet a dit…

Son vrai nom André Robert Raimbourg, je ne savais pas.

Patrick Lucas a dit…

Trés ROMantique ! diantre !

robedelune a dit…

Correspondance » de Gustave Flaubert
- lettre à George Sand, 12 juin 1867 - éd. de la Pléiade - tome 5,
pp. 653-654.

« [.] Je me suis pâmé, il y a huit jours, devant un campement de
Bohémiens qui s'étaient établis à Rouen. Voilà la troisième fois que j'en vois. Et toujours avec un nouveau plaisir. L'admirable, c'est
qu'ils excitaient la haine des bourgeois, bien qu'inoffensifs comme
des moutons.
Je me suis fait très mal voir de la foule en leur donnant quelques
sols - Et j'ai entendu de jolis mots à la Prud'homme. Cette haine-là
tient à quelque chose de très profond et de complexe. On la retrouve chez tous les gens d'ordre.

C'est la haine que l'on porte au Bédouin, à l'hérétique, au
philosophe, au solitaire, au poète. Et il y a de la peur dans cette haine. Moi qui suis toujours pour les minorités, elle m'exaspère. Il est vrai que beaucoup de choses m'exaspèrent. Du jour où je ne sera plus indigné, je tomberai à plat, comme une poupée à qui on retire son bâton. [.]

PS a dit…

Yep ! Bourvil... au milieu de Flaubert et de Baudelaire.

Nicolas a dit…

Parfait Flaubert, preuve que les grands restent contemporains.
Merci robedelune pour ce texte.
Merci Michel pour le thème.

Bil a dit…

Texte de Flaubert sur mesure. Faites suivre, faites vivre. Merci.

Bil a dit…

Aussitôt dit, aussitôt fait... Le blog photo de libé s'en ai fait l'écho ! (cf. lien photos libé)

Anonyme a dit…

Bourvil... Mort il y a 40 ans mais tout le monde s'en fout.