Au panthéon alsako des dessinateurs,
Tomi Ungerer reste le plus illustre ! La ville de Strasbourg ne s'y est pas trompée et lui rend hommage (de son vivant !) en ouvrant un musée
à la villa Greiner entièrement consacré à son oeuvre.
A 75 ans, Tomi Ungerer résident irlandais, voyageur tout terrain, reste profondément attaché à sa ville. Il arborait lors de l'inauguration un tee-shirt barré de la mention "The people's Républic of Alsace" en pécisant qu'il "s'identifie au pissenlit ; les racines sont profondes en Alsace, les fleurs sont en 'dent de lion' comme on dit en allemand et, pour le reste, je sème à tous vents." Il rappella ensuite dans un grand éclat de rire "Quand on parlait de la France de l'intérieur, nous Alsaciens en étions le postérieur, tous les jours pénétrés par les suppositoires allemands".
Tomi, tu as raison. "Le dessin, c'est l'avorton des muses et pourtant, dans la vie de tous les jours, c'est le dessin qui, de toutes les formes artistiques, joue le plus grand rôle."
Hey mon ami, va vite faire un tour sur
son site officiel pour retrouver bio, biblio, et plein d'autres choses.
En complément, MERCI Catherine "Cat" pour illustrer ce message spécial Ungerer, deux photos de l'événement en question et
l'article des DNA, en cliquant ici Le ruban était traditionnellement tendu devant la porte en chêne du musée, à l'extrémité de la passerelle qui serpente à travers le jardin de la villa Greiner. La suite fut moins classique. « Bonjour tout le monde, salut bisamme ! » : Tomi Ungerer apparut avec ses fameuses lunettes aux globes oculaires exorbités (« des lunettes de m'as-tu-vu ») et exhiba de longs ciseaux roses représentant une paire de jambes fuselées, instrument dessiné par lui pour l'occasion et fabriqué par l'atelier technique des musées- « C'est une blague, on ne va pas chercher... »
Un parcours parsemé
d'anecdotes
Une fois les lunettes testées par les uns et les autres, et une fois le ruban découpé par l'artiste assisté par Robert Grossmann et Fabienne Keller, l'univers immaculé de la villa Greiner a été foulé hier après-midi par un premier contingent d'invités, fournée d'élus (de droite, de gauche, du centre) limitée par les impératifs de la fréquentation maximal! e instantanée. Appuyé sur sa canne, au bras de Thérèse Willer, la conservatrice du musée, Tomi Ungerer a guidé les visiteurs dans les enfilades de salles blanches, parsemant le parcours d'anecdotes. La visite s'est achevée dans « la cave ». Tomi hilare montrant la grand-mère du Petit Chaperon rouge en train de violer le loup et passant à la suite : « Venez, ici on est dans la botanique érotique, les enfants... »
« Un grand jour... »
Précédé par les musiciens de Sax and Co, le cortège s'est, par la suite, rendu à l'hôtel de ville en suivant un cheminement balisé passant devant l'aqueduc du bimillénaire. Entre les dorures, les discours ont été éminemment consensuels. « Un grand jour... » A la suite de Fabienne Keller (qui n'a pas manqué de saluer l'ancien maire Roland Ries), Robert Grossmann (« Ce musée, nous l'avons réalisé, nous le devons à Tomi, nous le devons à l'art »), Philippe Richert, Adrien Zeller et le préfet Jean-Marc Rebière ont évoq! ué l'itinéraire et le génie de l'artiste.
« Que dire, que dire, ma gratitude déborde... » Tomi en verve évoquant un « mausolée ». « Un dortoir ou un lupanar pour mes muses. Un asile pour mes aliénations. Une bergerie pour mes bêtes noires. Un terrier pour mes marottes. Un catafalque pour mes catastrophismes. » Ou encore « une gare de tri, un dépôt, une station », Thérèse Willer se trouvant bombardée à la fois chef de gare et ange gardien en enfer - « Merci Thérèse. »
«C'est un peu comme
un strip-tease»
A l'hôtel de ville de Strasbourg, l'émotion était tangible lorsque Tomi a conclu. « Et voici que de mon vivant, un musée m'est érigé. De pouvoir ainsi partager avec le public les fruits de mes affres et de mes euphories, c'est un peu comme un strip-tease. A découvert, je ne m'appartiens plus. C'est un peu comme un enterrement. Je peux recommencer une nouvelle vie. Je vous laisse mon capharnaüm. »
J.-J. Blaesius
Le musée Tomi Ungerer-Centre international de l'illustration sera ouvert au public à partir du vendredi 2 novembre, l'entrée étant gratuite jusqu'au 7 novembre.
© Dernières Nouvelles d'Alsace - 27.10.2007
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