dimanche 18 mars 2007

Prise d'otage

Gad el Maleh hier soir au théâtre Mohamed V à Rabat. Fin d'une tournée marocaine, de retour chez lui. Salle comble, acquise totalement à sa cause. Bonne intro avec salutations d'usage aux casaoui de sa ville natale, aux r'bati et bien sûr aux immigrés français présents... Immigrés que nous sommes qui font tous les efforts d'intégration demandés... Pointe d'ironie sur son DvD en vente à 10 dhs en médina, moquerie des chauffeurs de taxi de Casa qui ne vous emmènent jamais là où il faut, rigolade sur ces restau thai et chinois qui fleurissent à Marrakech, sur cette ville qui se développe en se dénaturant avec ses maisons "d'autres" à gogo. ETC. Bonne entame jusqu'à la tentative de Gad de reprendre le fil de son spectacle, celui du blond, de la discothèque, de l'australopithèque... Fil du verbe, chutes de mots de son Dvd que le public connaît par coeur, au point de le devancer à chaque réplique, de ne plus lui laisser la moindre initiative. Bataille rangée pour improviser, rebondir, déconcerter, reprendre la main... Mais la salle ne lui laisse aucun répit et préfère saborder le texte "officiel". Oui, un public qui n'en a que faire du spectacle et qui ne souhaite qu'une chose, s'approprier toujours plus l'objet Gad et lui rappeler à chaque sifflet, à chaque mot, à chaque cri, que dans cette hystérie collective, il n'est plus qu'une chose qu'on ne partage plus. La résistance de la star, la rébellion du comique ne dure pas. Le marocain chouchou finit par abdiquer, confronté au syndrome de Stockholm. Gad finit par tomber, une fois de plus certainement, amoureux de ses ravisseurs compatriotes. Et tant pis pour les autres qui auront découvert le spectacle autant dans la salle que sur la scène.

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